Tarif spécial cartes postales à 45c de Constantinople

Usage postal dans le tarif du 1er juin 1921

Lors du Congrès de l’Union Postale Universelle à Madrid en novembre 1920, les pays signataires introduisirent le franc-or comme monnaie de compte de l’Union, et  fixèrent la taxe de la lettre à 50 centimes-or. La France optant pour la parité avait fixé un nouveau tarif à 50 centimes pour la lettre simple, 30 centimes pour la carte postale et 10 centimes l’imprimé du premier échelon.carte-45c-recto-png

Bien que la mise en vigueur de la taxe officielle de la convention ait été fixée au 1er janvier 1922, la France a appliqué l’augmentation dès le 1er avril 1921. Il en fut ainsi, évidemment pour les bureaux de poste français de Constantinople.

Le 17 avril 1921 la Turquie fixa l’équivalence de sa monnaie par rapport au franc-or, applicable à partir du 1er juin :
– la lettre dans l’Union passait à 7 piastres et 20 paras, échelon supplémentaire 3 piastres et 30 paras (75 centimes)
– la carte postale passe à 4 piastres et 20 paras (45 centimes)
– l’imprimé du premier échelon passe à 1 piastre et 20 paras (15 centimes)

Or, au taux de conversion normal, le public payait dans les bureaux français de Constantinople, des figurines dont la valeur exprimée en franc était, en monnaie turque, de 5 piastres pour la lettre, 3 piastres pour la carte postale et 1 piastre pour l’imprimé du premier échelon. Le Directeur des Postes du Corps d’occupation a donc décidé en attendant l’émission de figurines françaises de relever la valeur de l’affranchissement à 75 centimes la lettre simple, 45 centimes la carte postale et 15 centimes l’imprimé du premier échelon. Ce tarif dura jusqu’au 31 juillet.carte-constantinople-verso-45c-png

28 juillet 1921, Constantinople, carte postale à 45 c

Fin de la Première Guerre mondiale – Libération de Gand

5 Novembre 1918 – Libération de Gand.

Cette carte de Rouira (Alger) du 9 novembre 1918 en porte un touchant témoignage.

gand-cp-nov-1918-r

L’affranchissement est celui de la lettre pour l’étranger, d’Alger vers Gand, arrivée à Gand le 4 décembre 1918. Le support est une carte postale classique de correspondance des armées de la République. Ces cartes, qui furent éditées par l’administration postale de l’époque contrairement aux cartes non officielles ou privées, étaient de deux types, nommés modèles A pour la correspondance des militaires à leur famille (A1 était destiné aux troupes en opération et A2 destiné aux soldats au dépôt du corps ou à demeure dans une localité) et modèle B pour la correspondance des familles aux militaires. On distingue les cartes « drapeaux » (avec 6, 7 ou 8 drapeaux), « classiques » sur différents papiers, « américaines », de type « statue de la liberté », les « franco-russes », les « sanitaires » etc.

La carte ici est un type « statue de la liberté », deuxième série : le Costa Rica a remplacé le Russie après son retrait de la guerre.

Le texte de la carte :

gand-cp-nov-1918-v

Chère mademoiselle,

Enfin délivrés !! Roeland a dû tinter de bon coeur et le carillon doit être joyeux comme nous tous. Vite de vos nouvelles, SVP. Nous sommes tous vivants – Votre dévoué V. Bernot (signature)

Gand ayant été libérée le 5 novembre, la nouvelle est parvenue à Alger, et le 9 cette carte repartait pour Gand. Roeland dont il est question ici est la cloche du beffroi de Gand, à la sonorité bien particulière et témoigne du soulagement des populations.