Grèves des postiers de 1909

La grève en mars

Le 8 février 1909, un projet de modification d’horaires par allongement d’une heure le travail du soir, avec modification de l’amplitude horaire, provoqua la contestation sous forme de grève des agents du Central télégraphique à Paris. En effet, il était prévu que cette heure de plus ne serait pas payée au tarif de nuit, bien qu’au delà de 21h00. Le lendemain, une émeute éclata qui se solda par l’arrestation de deux postiers, bientôt relâchés. Après une entrevue au secrétariat d’État, les manifestants obtinrent partiellement gain de cause sur les horaires.

Le vendredi 12 mars, les postiers ambulants décidèrent à leur tour de manifester contre un projet de suppression de brigades. Là encore la manifestation se transforma en rapport de force et sept postiers furent arrêtés, puis bientôt trente autres. Parallèlement à ces arrestations, trente commis furent suspendus. Durant le week end, les forces de police et l’armée surveillèrent les gares parisiennes et on eut l’impression que le calme était revenu. Cependant, dès le lundi 15 mars 1909, les postiers arrêtés furent condamnés à six jours de prison ferme. Réunis en assemblée le soir, six cents postiers du Central télégraphique votèrent alors la grève, laquelle s’étendit d’abord aux autres services postaux parisiens, puis bientôt à ceux de province. Ceci dura jusqu’au 23 mars et la promesse du gouvernement de suspendre les projets en cours, de mettre en place des discussions ultérieures, de ne pas prendre de sanctions à l’encontre des grévistes.

Les documents philatéliques sont plutôt rares pour témoigner de cette grève. Seules quelques agences privées ayant acheminé le courrier.

La grève en mai

Toutefois aucune des promesses du gouvernement Clemenceau ne fut tenue : 47 télégraphistes et ouvriers des lignes furent suspendus, 7 dirigeants syndicaux révoqués. Tant et si bien que le 11 mai, la grève fut de nouveau déclarée mais la masse des postiers, le Central télégraphique même, ne suivirent pas le mot d’ordre. Le gouvernement – soutenu par la presse et la population – à alors recours à l’armée pour remplacer les postiers pour pallier la paralysie du service postal. Certains sont révoqués, 228 le 12 mai, 313, le 15, au total 805 d’entre eux le furent. L’échec d’une motion contre le gouvernement à la Chambre des députés déposée par l’opposition socialiste puis d’un appel à la grève générale lancée par la CGT menèrent le mouvement à sa fin, prononcée en assemblée générale le 21 mai.

Comme en mars, on a voulu malgré la grève acheminer le courrier. Cette fois, ce sont les chambres de commerces qui mirent en place ce service pour les lettres commerciales, avec l’accord du gouvernement.

Ce service a fonctionné jusqu’au 18 mai, essentiellement de Paris vers la province, attesté par les tampons des chambres de Commerce, apposés au départ ou à l’arrivée qui oblitéraient leurs correspondances grâce aux cachets de la chambre de commerce mais aussi avec le matériel postal des postiers non grévistes.

La Chambre de commerce d’Amiens émit des vignettes spéciales, imprimées par l’imprimerie Yvert sur commande de la Chambre de Commerce durant la grève du 13 au 18 mai 1909. Elle étaient imprimées en feuille de 25 vignettes.

Amiens 1909Ces vignettes à 10 c servaient à compenser les frais de la Chambre de Commerce. Le courrier fut le plus souvent acheminé vers Paris et est resté peu commun. Parfois cependant, il fut directement acheminé pour l’étranger. Ainsi en est il de cette lettre ci dessous où on voit cette vignette naturellement accompagnée de notre semeuse bleue.

Affranchissement pour l’étranger à 25 c 15 mai 1909, Amiens à Dresde

Amiens 1909 : lettre

Bibliographie

Christian Henrisey,  Postiers en grève 1906-1909, 1995 – 267p
http://www.timbro.fr/fr/greves/5428-greve-de-1909-amiens.html
http://www.postiers.net/t2122-institut-dhistoire-sociale-greve-des-postiers-en-1909
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ves_des_PTT

Usages de la taxe de recommandation : carte postale, journaux

Au moment de son émission en juin 1907, ce timbre fut utilisé à l’affranchissement de la taxe de recommandation fixée à 25 centimes depuis le 16 janvier 1879 pour le chargement ou la recommandation des objets de toute nature circulant par la poste, à l’intérieur de la France et de l’Algérie, car d’après la loi du 25 janvier 1873 autorisant la recommandation, « le public est admis à recommander les lettres, les cartes postales, les échantillons, les papiers de commerce et d’affaire, les journaux, les imprimés et généralement tous les objets rentrant dans le monopole de la poste, ou dont le transport peut lui être confié en vertu des lois en vigueur ».. Ce tarif dura jusqu’au 31 mars 1920.

L’intention de recommandation est donnée par l’apposition d’une griffe « R » encadré, obligatoire depuis le 16 mars 1895. Depuis le 16 janvier 1879, le droit fixe de recommandation des lettres était de 25 centimes.

Voir notre page  : https://semeuse25cbleu.net/usages-pour-linterieur-2/lettres-et-autres-objets-recommandes/

A côté des lettres et échantillons ou papiers d’affaire, certains objets sont peu communs :

Cartes postales

Recommandation des cartes postales à 35 c
Carte postale recommandée : Béziers, 18 mars 1910

CP Recommandée

Port : 10 c.
Taxe de recommandation : 25 c

Journaux

Recommandation des journaux à 25 c
27  septembre 1915, affranchissement des journaux recommandés à 30 c

le temps timbres.png

Le temps recommandé.png

journaux premier échelon à 5c
taxe de recommandation à 25 c