Le contrôle postal de l’intérieur à partir de juillet 1915

La zone de l’intérieur est la partie du territoire restée sous le contrôle des autorités civiles (par opposition à la zone des armées). Dès juillet 1915 de nouvelles commissions de contrôle postal furent créées afin de centraliser les correspondances pour l’étranger et en Afrique du Nord.

I – Contrôle intégral des correspondances en provenance ou à destination de l’étranger

A – Nouvelles commissions dès 1915

Six nouvelles CCP furent mises en place en 1915 en plus de celles déjà existantes (Belfort, Pontarlier, Bellegarde et Dieppe). Il s’agit des CCP de Bordeaux, Lyon et Marseille (le 30 août 1915) puis de Alger, Oran et Tunis, le 11 septembre 1915. Toutes les correspondances internationales (vers l’étranger ou en transit) sont contrôlées, exception faite des correspondances des pays alliés.

CCP de Bordeaux

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Ministère de la Guerre, Contrôle Postal de Bordeaux, cachet rouge, 11 octobre 1915, de Mayenne (Mayenne) pour Madrid (Espagne)
CCP d’Alger

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Ministère de la Guerre, Contrôle Postal d’Alger, cachet bleu, 11 octobre 1915, de Constantine pour Baden (Suisse)
CCP d’Oran

Ministère de la Guerre, Contrôle Postal d’Oran, cachet violet, 11 avril 1917, d’Oran pour Washington DC (Etats Unis), arrivée à Washington DC le 9 mai 1917

B – Création de commissions postérieures à 1915

D’autres CCP furent créées ensuite, mais le système resta identique. Il s’agit des CCP de Bourg en Bresse (mars 1916), Constantine (septembre 1916), Narbonne (juillet 1915), Besançon (mars 1917), Port Saïd (1er août 1917), Annemasse (vers le 20 mai 1918), Nantes (juillet 1918), Châteaudun (début novembre 1918). Il y eut deux autres CCP en Algérie, à Marnia et Nemours. J. Bourguignat (op cit, p 24) qui a étudié ce point n’a pas retrouvé les dates de création.

II – Uniformisation des commissions : instruction du 30 novembre 1915

A – Création d’un nouveau timbre de censure

Pour faciliter le travail des commissions, il a été décidé de créer de nouveaux timbres, uniforme pour toutes les commissions. ce timbre porte seulement la mention « ouvert par l’autorité militaire », avec un numéro d’ordre, servant à désigner et la commission et le chef d’équipe responsable. Ces cachets sont bien connus : ils ont un encadrement à ovale double et portent un numéro allant de 0 à 960.

Nous reproduisons ci après le tableau que J. Bourguignat a établi en complétant et modifiant la liste que Strowski et Deloste avaient donnée (op. cit. p373)

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On notera que ces cachets sont de modèles légèrement différents en Afrique du Nord, que l’encre est presque toujours noire à l’exception de Pontarlier, Alger et Constantine (surtout violet), de Belfort (rouge, vert, violet), Tunis (bleu et noir), Bordeaux (surtout le noir, mais aussi toutes les autres couleurs).

Commission de Dieppe
ccp-dieppe-oCCP Dieppe, numéro O*, 4 janvier 1918 de Paris pour Rotterdam (Pays Bas). Il ne faut pas confondre le O* avec une étoile de recherche d’écriture chimique ccp-dieppe-24
CCP Dieppe, numéro 24, 7 février 1918 de Paris pour Rotterdam (Pays Bas)
Commission de Pontarlier

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CCP Pontarlier, numéro 117, 2 février 1915, de Paris pour Winterthur (Suisse). On note la correspondance envoyée en exprès, y compris durant la guerre et malgré le contrôle. Elle est arrivée à destination le 5 février. Ce service a été suspendu le 16 avril 1917.
Commission de Marseille

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CCP de Marseille, numéro 309 sur lettre recommandée, griffe « Postes Serbes » 6 août 1917 pour Leysin (Suisse). On notera aussi le cachet de censure en français de 57 x 17 mm en rouge « CENSURE / MILITAIRE SERBE »
Commission de Bordeauxccp-bordeaux-378-png
CCP Bordeaux, numéro 378, 13 avril 1917 de Paris pour Buenos Aires (Argentine)
Commission de Bourg en Bresse
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CCP Bourg en Bresse, numéro 412, 5 mai 1917 de Paris pour Vich (Suisse). On notera que ce pli émane du commissaire militaire de la Gare de Paris Nord : à ce titre, il a la franchise, mais il reste contrôlé par les CCP de l’intérieur.
Commission d’Alger

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CCP Alger, numéro 759, 30 janvier 1918 d’Alger pour New York (États Unis).
Commission de d’Oran

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CCP Oran, numéros 779 et 782, 24 novembre 1917 d’Oran pour New York (États Unis).
Commission de Constantine
CCP Constantine, numéro 802, 3 octobre 1917 de Constantine pour Lausanne (Suisse). On note que la CCP de Bourg en Bresse (406) a également contrôlé le pli.

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CCP Constantine, numéro 802, 12 décembre 1918 de Constantine pour Berne (Suisse). C’est fois ci c’est la CCP de Pontarlier qui a opéré un contrôle sur le pli à la suite de la CCP de Constantine

B – Cas particulier de la commission de Londres

La commission de Londres était d’un fonctionnement particulier : elle agissait en interceptant en mer les sacs postaux des navires des pays neutres. Il faut y voir une réponse à la création de nouvelles routes maritimes (ex : Espagne – New York – Pays Bas – Allemagne ou encore Suisse – Pays Bas – Amérique du Sud) pour déjouer les contrôles mis en place sur le territoire national.Décidée en janvier 1916, elle est mise en place en avril, malgré les contestations de l’Espagne, de la Suisse, des Pays Bas, des États Unis d’Amérique…

En ce qui nous concerne, on aura beaucoup de mal à trouver une trace de cette commission sur un pli affranchi avec un 25c bleu.

III – Fonctionnement d’une commission

On connait globalement le fonctionnement d’une commission type, ainsi que le personnel qui la compose. Plusieurs instructions furent publiées, on peut néanmoins retenir que le contrôle s’effectuait en deux lectures (d’ailleurs le personnel était composé de « lecteurs » et non de « contrôleurs » ou de « censeurs« ). La première sélectionnait les lettres douteuses, la seconde les lisait et les arrêtait si besoin.

A – Cachet de lecteur

ccp-fonctionnement-cachet-lecteurCCP Pontarlier, numéro 103. L’agent vérificateur « 65 » a apposé sa marque sur le pli, 11 février 1917

B – Acheminement suspendu par l’autorité militaire

On arrêtait toutes les lettres échangées avec l’ennemi, mais aussi toutes les lettres de ou vers des pays ennemis, sous couvert d’un ressortissant neutre. On devait retourner à l’expéditeur la mention « acheminement suspendu par l’autorité militaire » toute lettre douteuse ou dont le destinataire était connu pour être un sympathisant de l’Allemagne.

CCP Pontarlier, numéro 156.
suspendu-retour-1916-png
ccp-acheminement-suspenduLa commission a décidé de retourner la lettre (griffe « retour à l’envoyeur« ) et non pas de la saisir.

C – Traitement particulier des recommandés et des lettres chargées

Les courriers recommandés ou chargés posaient un véritable problème à la poste. Celle-ci en effet était responsable de l’intégrité du pli mais il fallait en outre dégager la responsabilité de la Commission de Contrôle. Le principe qui fut arrêté était le suivant : un employé des postes assistait à toutes les opérations de contrôle de ces plis. Si la correspondance devait être saisie, l’employé des postes le signalait sur un bordereau spécifique, avec la mention « saisie par l’autorité militaire« . Dans le cas contraire, elle était remise au service après un contrôle contradictoire de l’employé des postes et de l’officier chargé du contrôle. La correspondance ainsi contrôlée était immédiatement refermée au moyen de bandes gommées résistantes, revêtue de nouveaux cachets de cire appliqués sur la bande et l’enveloppe, ces cachets portant l’empreinte du timbre de la commission. On ajoutait enfin à l’encre rouge le nouveau poids de la lettre (voir Bourguignat, op cit, p 47).

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CCP Bourg, numéro 421. La lettre chargée contrôlée à Bourg et manipulée selon les instructions pour les valeurs déclarées a été refermée, avec nouveaux cachets de cire (République assise) et rectification du poids de la lettre à l’encre rouge. On notera l’usage de timbres perforés MP pour  Morin – Pons, à Lyon.

IV – Mise en place d’un contrôle coordonné avec les alliés

A – Coordination interalliée

Organiser un contrôle dans un seul pays est inefficace. C’est pourquoi, dès le début de la guerre les alliés ont cherché à coordonner leurs efforts en ce qui concerne le contrôle postal : outre les motivations liées à l’état du front ou de l’arrière, au moral des populations, le but était aussi petit à petit, en renforçant le contrôle, d’asphyxier économiquement l’Allemagne en privant les particuliers, mais surtout les sociétés, des fonds ou des biens nécessaires à la poursuite d’une activité normale. Le 10 septembre 1915 une conférence interalliée se tint à Paris afin d’envisager la création d’un bureau de centralisation des renseignements qui concernerait la France, le Royaume Uni, la Belgique, l’Italie, la Russie.Les pays échangèrent leurs instructions de contrôle postal, ce qui rendit celui-ci plus ou moins homogène.

Le 10 avril 1916 se tint à Paris une autre conférence sur l’« exercice du contrôle de la correspondance ». On retiendra qu’il n’y a pas de censure entre alliés, que chaque pays allié à la responsabilité de sa propre censure, que toute correspondance échangée entre deux neutres ne sera contrôlée qu’une seule fois, que le contrôle inclut les colonies. La Russie a mis en place ces mesures, de même que les États Unis quand ils sont entrés en guerre. Pour autant, le courrier en témoigne, si ces mesures de contrôle ont bel et bien existé, d’autres sont autant de signes de méfiance entre la France et certains alliés ou certains aspects du contrôle allié.

Certains courriers témoignent encore de cette coordination.

entente-allies-mal-dirige-pngmal-dirige-verso-petrograd-png12 mai 1915, Paris pour Londres avec griffe « mal dirigé » : le pli est passé par Saint Petersbourg (cf verso)

B – Contrôle britannique

En Grande-Bretagne, le Bureau de la presse officielle avait publié divers règlements dès la mise en place de la Loi de défense du Royaume d’août 1914 (DORA). Le contrôle postal et la censure s’appuyaient sur cette loi. En cas d’infraction, la correspondance ou la publication serait saisie et une procédure judiciaire ouverte contre l’auteur ou l’imprimeur. A partir de 1915, de nombreux opposants à la guerre sont ainsi mis en prison – une «chasse aux sorcières» qui a été renforcée en 1917 et a atteint son apogée dans «l’épidémie de poursuites» de février 1918. Concernant le contrôle avec l’étranger, le Royaume Uni tenta avec assez de réussite d’harmoniser le contrôle postal avec la France. Ainsi, on trouve des correspondances issues de France ouvertes au Royaume Uni avant l’entente interalliée, ceci n’est plus le cas ensuite.

En revanche le Royaume Uni procéda par sondage à la correspondance des colonies des pays alliés.

censure-anglaise30 novembre 1916, de Chambéry pour Le Caire, censure britannique à l’arrivée au Caire
censure-bombaycensure-bombay-verso
18 octobre 1918, Photographies de Paris à Bombay (Inde), censure britannique à l’arrivée, sur fragment

C – Contrôle russe

En Russie, le 22 juillet 1914, les règlements de censure civile existaient déjà, notamment sur le courrier : ils ont été remplacés par la censure militaire en vertu du Décret temporaire sur la censure de guerre et une liste supplémentaire de secrets militaires. La censure préventive a été imposée à Petrograd et dans les zones d’opérations militaires. Ailleurs, on s’attendait à ce que les censures ne suppriment que les publications nuisibles aux intérêts militaires. Finalement, à partir de février 1916, la censure a été étendue aux articles politiques et plus tard même aux discours à la Douma, mais à la fin de l’année, la censure ne pouvait plus ou ne résisterait plus à la marée de la critique.

Ainsi et alors que la coordination avec la Russie Tsariste semblait correcte, malgré l’éloignement, ceci changea totalement après la Révolution d’Octobre 1917. Plus encore, après l’armistice de Brest Litovsk du 15 décembre 1917 entre la Russie et l’Allemagne et la paix du 3 mars 1918, le service postal fut suspendu avec la Russie et la Roumanie (qui avait suivi de fait la Russie dans la paix séparée). Partiellement rétabli en juillet 1918 pour les correspondances ordinaires et les cartes postales, le service fut de nouveau totalement interrompu le 10 octobre 1918.

censure-russe-petrograd-recto censure-russe-petrograd-verso-png26 décembre 1915, de Paris pour Petrograd, censure de Petrograd, les décisions de la commission interalliée ne sont pas encore appliquées.

Même si elle avait acquis une très large autonomie (participation sous les couleurs finlandaises aux JO de Stockholm de 1912) et des droits uniques (vote des femmes dès 1906), la Finlande restait cependant un territoire russe. Ceci explique que le courrier pour Helsinki passât d’abord par Saint Petersbourg (Petrograd) : censure-russe-helsinki-recto-png censure-russe-helsinki-verso

11 octobre 1916, de Paris pour Helsinki, censure russe de Petrograd (verso et étiquette) puis d’Helsinki, cachet rouge.

D – Contrôle italien

L’Italie avait proclamé sa neutralité au début de la guerre. Cependant, dès le début ou presque du contrôle postal, la France avait envisagé de surveiller le courrier à destination ou en provenance de l’Italie. Une CCP devait être créée à Chambéry et une autre à Nice, mais l’armée avait préféré contrôler tout le courrier de la route italienne à Lyon. L’entrée en guerre de l’Italie en mai 1915 bouleversa ces prévisions. Cependant, l’Italie n’était en guerre que contre l’Autriche-Hongrie et non contre l’Allemagne (ce fut fait en août 1916), elle restait un point de passage possible pour le courrier à destination de l’Allemagne. La France décida donc de recontrôler les correspondances passées par l’Italie, qu’elles fussent pour la France, un allié ou un pays neutre. Ce qui entraina une certaine réciprocité dans le contrôle.

Du côté italien, la censure des bureaux de poste étrangères était effectuée à Bologne, Milan et Gênes, sous la dépendance directe du commandement suprême, bureau de l’information. Le bureau de Bologne (connu par sa griffe BOLOGNA POSTA ESTERA) ouvrit le 23 mai 1915, dès la déclaration de guerre, celui de Milan le 1er décembre 1915, celui de Gènes le 15 juin 1916.

censure-italie24 août 1915, de Paris à Florence, contrôle militaire à Bologne qui appose la griffe “BOLOGNA POSTA ESTERA”
censure-italienne21 octobre 1918, de Nice à Rome, contrôle militaire de Gènes, bande de fermeture et griffe « (48) VERIFICATO / PER CENSURA Genova Posta estera »

E – Contrôle italien en Libye

L’Italie commença la conquête de Tripolitaine et de la Cyrénaïque le 4 octobre 1911, envoyant à Tripoli contre l’Empire ottoman 1 732 marins au commandement du capitaine Umberto Cagni. Cette conquête fut confirmée par le traité de Lausanne du 18 octobre 1912 qui mit fin à la guerre italo-turque et cédait à l’Italie les provinces de la Tripolitaine, de la Cyrénaïque et du Dodécanèse. Toutefois, seule la Tripolitaine fut effectivement contrôlée par l’armée italienne.
 

A la fin de la guerre, tout comme le territoire de la péninsule, les territoires sous autorité italienne connaissaient des commissions de censure. A Tripoli, la commission apposait alors un timbre rouge « TRIPOLI, VISTO DEL CENSORE »

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3 mars 1918, de Marseille à Tripoli, contrôle militaire de Tripoli,
cachet rouge « TRIPOLI / VISTO DEL / CENSORE »

F – Contrôle serbe

Bien qu’alliée la Serbie n’était pas incluse dans les accords de coordination. Le seul intermédiaire pour les évacués serbes dans le contact avec leurs familles est alors la Croix Rouge suisse. Il va de soi que ce courrier doit être contrôlé, en principe par la CCP de Marseille. Le contrôle postal en provenance de Corfou ou de Salonique devait être contrôlé au départ par les autorités serbes et les autorités françaises de l’Armée d’Orient.

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 11 mars 1918 : lettre recommandée du secteur 504 attribué à l’armée serbe pour Genève
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29 mars 1918, secteur 504 avec cachet serbe cyrillique sur le pli et marque de contrôle serbe avec en outre le contrôle de l’Armée d’Orient

Le pli est passé par une commission de contrôle, soit à Salonique, soit dans une autre ville grecque où une commission française existait. Le cachet est du même type que le cachet métropolitain, mais avec un chiffre droit (ils sont numérotés de 1 à 10). On notera aussi la lettre O échoppée qui permettait de repérer le lecteur de la commission.

Quand le pli était à destination de Corfou ou de Salonique, on appliquait le même traitement, mais dans le sens contraire.

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13 novembre 1916 : Marseille étranger (pas de contrôle à Marseille) pour SP999 (armée serbe) à Salonique avec griffe « Ouvert par l’autorité militaire serbe » portant marque du contrôle serbe.

G – Contrôle grec

Parce que le gouvernement royal de Grèce fut hésitant  au moment de son entrée en guerre, parce que les tensions politiques étaient encore grandes et que le Roi avait gardé un sentiment germanophile attesté, la France a témoigné d’une certaine méfiance à l’égard des autorités grecques.

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CCP Marseille, numéro 310, 20 juillet 1918 de Paris pour Athènes (Grèce) et censure grecque d’Athènes à l’arrivée : la méfiance française entraine une réciprocité du contrôle (bande de fermeture et griffe Elliniki Logokrisia, en caractères grecs)

H – Contrôle portugais

Neutre au début de la guerre, le Portugal a néanmoins subi le contrôle allié, y compris après l’entrée en guerre le 9 mars 1916. La France demanda un travail renforcé pour éviter le contournement du contrôle et la mise en place de routes atlantiques. Toutefois le Portugal refusa jusqu’au renversement d’un gouvernement germanophile en janvier 1918. Après cette date les correspondances vers le Portugal furent surtout contrôlées à l’arrivée – et moins à Bordeaux.

censure-portugal-encre-sympathique-pngAvril 1918, lettre pour Lisbonne, contrôle 355 de la CCP de Bordeaux. On notera en outre l’étoile rouge témoignant de la recherche d’une encre sympathique (voir ce point)
censure-lisbonneJuillet 1918, carte postale au tarif des lettres de Bordeaux à Lisbonne, Censure portugaise n°27censure-portugal-aou%cc%82t-1918
8 août 1918, de Pau à Lisbonne, Censure portugaise n°5

I – Contrôle américain

En avril 1917 le Central Censorship Board et le Committee on Public Information aux Etats Unis rendaient la censure légale aux États Unis. Cependant le contrôle, du fait des alliés, et même si les États Unis étaient neutres, était déjà effectif, ce dont les États Unis se plaignirent à de nombreuses reprises. Pour le ministère des affaires étrangères, la réaction des pays neutres est tout à fait compréhensible, tout comme la position du ministère de la guerre qui souhaitait étouffer l’Allemagne.

Après l’entrée en guerre des États Unis d’avril 1917, ceux-ci adoptent les modalités du contrôle interallié et renforcèrent ainsi la pression sur les empires centraux.