A propos du calendrier en vigueur dans les oblitérations de l’Empire Ottoman

Origine

Sous l’Empire Ottoman, c’est le calendrier religieux musulman qui était en usage. Les jours étaient comptés au sein de chaque cycle de phase lunaire. Or parce que la durée du mois lunaire n’est pas une fraction de la durée de l’année, un calendrier purement lunaire se décale rapidement par rapport aux saisons.

En 1677, le trésorier en chef (turc : Baş defterdar, ministre des finances) Hasan Pacha du Sultan Mehmed IV proposa de corriger les dates des dossiers financiers en supprimant un an (un an d’évasion) tous les 33 ans, résultant de la différence entre le calendrier musulman lunaire et le calendrier julien solaire.

En 1740 (1152 de l’Hégire) pendant le règne du Sultan Mahmud I, mars est adopté comme le premier mois de l’exercice pour le paiement des taxes et des relations d’affaires avec des représentants du gouvernement au lieu de Mouharram après proposition du trésorier Atıf Efendi.

Moralı Osman Efendi, sous le règne du Sultan Abdul Hamid I, étendit la gamme des applications fiscales en 1794 à toutes les dépenses de l’État et tous les paiements afin d’éviter les surplus de coûts découlant de la différence de temps entre les calendriers juliens et lunaires.

C’est ce calendrier julien, utilisé à partir de 1677 d’abord pour des raisons fiscales donc, qui a été adopté le 13 mars 1840 ( 1er mars 1256 de l’Hégire), dans le cadre des réformes du Tanzimat peu après l’accession au trône du Sultan Abdülmecid I, comme le calendrier officiel  et nommé «calendrier Rumi» (littéralement «calendrier romain»). Le décompte des ans commence avec l’année 622, quand Muhammad et ses disciples ont émigré de la Mecque à Médine, cet événement marquant le début du calendrier musulman. Les mois et les jours du calendrier julien ont été utilisés, l’année commençant en mars. Cependant, en 1256 de l’Hégire la différence entre le calendrier Hijri et calendriers grégoriens avait atteint 584 ans. Avec le passage du calendrier lunaire au calendrier solaire, la différence entre le calendrier Rumi et le calendrier grégorien est restée une constante 584 ans.

Afin de faciliter la conversion, la différence de treize jours entre le calendrier Rumi et le calendrier grégorien a été éliminée en février 1917. Le calendrier julien fut abandonné le 16 février 1332 de l’Hégire, laissant la différence de 584 ans. Ainsi, le 16 février 1332 de l’Hégire (16 février 1917) devient tout à coup le 1 mars 1333 de l’Hégire (1er mars 1917).

L’année 1333 de l’Hégire (1917) a été transformée en une année de seulement dix mois, allant du 1 mars au 31 décembre. Et le 1er Janvier 1334 AH est ainsi devenu 1er janvier 1918.  Le calendrier Rumi est resté en usage jusqu’à la dissolution de l’Empire Ottoman et dans les premières années de la République de Turquie.

L’utilisation de l’ère de l’Hégire a été abandonnée dans le cadre des réformes d’Atatürk par une loi du 26 décembre 1341 de l’Hégire (1925) et a été remplacée par l’ère nouvelle de 1926.

La langue sémitique/ottomane mixte (Teşrin-i Evvel, Teşrin-i Sânî) et les noms de (Kânûn-ı Evvel et Kânûn-ı Sânî) de langue ottomane de quatre mois du calendrier Rumi repris au calendrier grégorien turc, ont été modifiés le 10 janvier 1945 pour des noms de langue turque, Ekim, Kasim, Aralık et Ocak. Le 1 mars est resté le début de l’année jusqu’en 1981.

Conversion

Pour convertir des dates entre les deux calendriers, les périodes suivantes doivent être prises en considération :

1) Correction du début de l’année

Jusqu’à la fin de 1332 du calendrier rumi (1916), on remonte les derniers 12 ou 13 jours de décembre. Il en résulte que ces jours et janvier et février font partie de l’année suivante du calendrier grégorien (1917).

Inversement, et jusqu’à la même date, les dates grégoriennes de janvier, février et le premier 12 ou 13 jours de mars 1917 font partie de l’année précédente de Rumi, à savoir 1332.

2) Avant le 13 mars 1840, il n’y a pas de conversion, puisque le calendrier Rumi n’était pas en usage.

3) Entre le 13 mars 1840 (1 mars 1256 AH) et 13 mars 1900 (29 février 1315 AH)

Ajouter 12 jours et 584 ans pour trouver la date du calendrier grégorien.

NB : 1900 n’étant pas bissextile, le lendemain du 28 février 1900 (16 février 1315 AH) a été le 1er mars 1900 (17 février 1315 AH.)

Attention, la numération des mois a toujours une valeur 2 de décalage car l’année commence en mars. Ceci va durer jusqu’au 1er janvier 1918 : mars =01, avril = 02 etc, décembre = 10, janvier = 11, février = 12

 4) Entre le 14 mars 1900 (1 mars 1316 AH) et 28 février 1917 (15 février 1332 AH)

Ajouter 13 jours et 584 ans pour trouver la date du calendrier grégorien.

5) A compter du 1er mars 1917 (1 mars 1333 AH)

Ajouter 584 ans seulement

6) A partir du 1er janvier 1918

Après le 1er janvier 1918 due à l’utilisation du calendrier grégorien dans calendrier Rumi la date reste la même, seule l’année change. La date de la Proclamation de la République de Turquie, le 29 octobre 1923 est convertie en 29 octobre 1339 AH

Mois du calendrier rumi

Calendrier rumi

Comment lire une date ?

Le mode opératoire est en fait le même que pour les chiffres européens, appelés « chiffres arabes ».

chiffres arabes

Il est à remarquer qu’en arabe les chiffres représentant la plus grande valeur dans un nombre se trouvent à gauche, et la plus petite à droite, ceci bien que l’arabe soit lu de droite à gauche. Le nombre est en fait lu, en arabe, en commençant par la plus petite valeur.
Ainsi, la date du 23-11-1905, ci dessous est elle transcrite de droite à gauche 10-09-321, soit ١٠pour 10 puis ٩ pour 11 (mais c’est le neuvième mois d’une année commençant le 1er mars), enfin,٣٢١ pour 321 (de 1321). Ce qui donne bien 584 ans et 13 jours de décalage, avec une numération des mois où 9 correspond à 11.

date arabeOn le voit aussi très bien ici : la date très bien frappée du 9-7-21  est transcrite au 9-7-37 (1921-584 = 1337)

3-7-37

Résidence de France

Article retrouvé (20 ans) ici illustré

« L’histoire postale des origines »
LE MONDE DES PHlLATELISTES N°479-NOVEMBRE 1993 par Me Lucien Joffre

A juste titre, les plis revêtus de la célèbre marque postale  » Résidence de France République française – îles Kerguelen  » constituent les joyaux d’une collection des TAAF : ce sont les précurseurs de tous ceux qui agrémentent les albums des Kerguelen.

I1 s’agit de plis (correspondance commerciale ou personnelle des résidents) ayant circulé pendant la période où les frères Bossière, en vertu de la concession accordée par l’Etat, tenteront d’exploiter les ressources de l’archipel des Kerguelen. Deux types de cachet furent successivement utilisés :

La première empreinte (1909) est un cachet administratif illustré de la liberté assise au centre, avec la mention  » Résidence de France – îles Kerguelen  » . L’affranchissement est composé de timbres de France de l’époque (nos 107, l10, 120, 121, 134, 137 à 143).

résidence de france

cachet residenceL’empreinte ne comporte aucune mention de date, et c’est la raison pour laquelle il est nécessaire que ces plis portent (généralement au verso) un cachet d’arrivée ou, à la rigueur, de transit (Capetown-paquebot). Ce sont les plus rares.

La seconde empreinte, non illustrée, comporte au centre  » Résidence de France  » et la mention  » circulaire République française – îles des Kerguelen « . Elle fut utilisée de 1912 à 1925.

Les affranchissements sont constitués des mêmes timbres et, en outre, des nos 150, 158/9, 161 et 170. Pour les mêmes raisons, seuls sont à retenir les plis comportant un CAD d’arrivée (généralement Le Havre) ou de transit (Capetown-Bunburry ou Point Natal en Amérique du Sud), qui accréditent l’acheminement réel de la correspondance.

Destination Japon

LSE Japon 02:03:17

En mars 1917 cette lettre part pour l’Ambassade de France à Londres. Malheureusement le destinataire est déjà au Japon. La lettre va alors suivre le plus simplement du monde, et parvenir à son destinataire deux mois jour pour jour après avoir été postée.