Taxe de recommandation des Objets à Prix Réduit

Les OPR (Objets à Prix Réduit) de la Poste :

Les OPR désignaient un tarif spécial appliqué par les services postaux pour l’envoi d’échantillons commerciaux ou de petites marchandises à destination des particuliers ou des professionnels.

1. Définition
Ce service permettait aux commerçants ou fabricants d’envoyer des marchandises légères (échantillons, petites commandes, catalogues). L’objectif était de favoriser le commerce et la diffusion de produits, notamment dans les zones rurales.

2. Tarifs des OPR en 1916 :
En 1916, malgré la guerre, la Poste continuait à appliquer ces tarifs pour les OPR, bien que soumis à certaines restrictions (jusqu’à 50 grammes : 5 centimes ; puis 5 c par 50 gr grammes : 10 centimes, ces tarifs étaient inférieurs aux tarifs classiques des colis postaux ou courriers ordinaires.

3. Règles spécifiques

Échantillons commerciaux uniquement : Les envois devaient contenir des échantillons ou marchandises sans valeur monétaire déclarée.
Conditionnement spécifique : Les objets devaient être emballés de façon à pouvoir être inspectés par les douanes ou la Poste sans être ouverts (emballage partiellement transparent ou facilement ouvrable).

Poids maximum : Généralement limité à 1 kg.

Interdiction de contenu publicitaire : Certains courriers à des fins strictement promotionnelles ne bénéficiaient pas des OPR.

Échantillon R jusqu’à 150gr du 22/06/1916 du Trésor et Poste 54,
pour Lyon, tarif du 01/02/07, 5c par 50gr X 3 et 10 c de Recommandation du 01/04/98 = 25c

Les meetings aériens : vitrines du progrès aéronautique à Buc, 10 octobre 1920

Après la Première Guerre mondiale, l’aviation a connu une expansion rapide, devenant un outil important pour le transport postal. En mai 1920, l’Administration des Postes française a imprimé une vignette non affranchissante à l’effigie de Georges Guynemer, héros national et symbole de l’aviation, pour distinguer le courrier transporté par avion sur la ligne Paris-Londres, une des premières lignes aériennes régulières.

Cette promotion de l’aviation passait aussi par les meetings aériens qui étaient des événements populaires auprès du grand public. Organisés dans des lieux emblématiques comme Buc, ces rassemblements accueillaient pilotes, ingénieurs et passionnés.

Le meeting aéronautique de Buc, berceau historique de l’aviation française, le 10 octobre 1920, s’inscrivait dans cette dynamique de célébration à la fois de l’aviation civile et de ses héros. L’événement a vu la réutilisation de la vignette Guynemer, spécialement surchargée pour l’occasion avec les mentions « Meeting Aéronautique de Buc » et « octobre 1920 ».

Grèves des postes de mai 1909

Les grèves de mai 1909 sont une série d’arrêts de travail marquants dans le secteur postal en France. Elles résultent d’un mécontentement grandissant parmi les employés des Postes et Télégraphes en réponse aux mesures perçues comme vexatoires, prises par le gouvernement. Ces mesures incluaient des réductions d’avantages, telles que l’indemnité de bicyclette pour les facteurs, et des réformes ralentissant les promotions. Quant aux améliorations de traitement promises en mars 1909, elles étaient simplement supprimées.

Une première grève éclate à Paris, rapidement suivie d’un mouvement national. Malgré des négociations initiales, la grève prend fin avec des promesses limitées.
Le 8 février 1909, un projet de modification d’horaires par allongement d’une heure le travail du soir, avec modification de l’amplitude horaire, provoqua la contestation sous forme de grève des agents du Central télégraphique à Paris. En effet, il était prévu que cette heure de plus ne serait pas payée au tarif de nuit, bien qu’au delà de 21h00. Le lendemain, une émeute éclata qui se solda par l’arrestation de deux postiers, bientôt relâchés. Après une entrevue au secrétariat d’État, les manifestants obtinrent partiellement gain de cause sur les horaires.

Le vendredi 12 mars, les postiers ambulants décidèrent à leur tour de manifester contre un projet de suppression de brigades. Là encore la manifestation se transforma en rapport de force et sept postiers furent arrêtés, puis bientôt trente autres. Parallèlement à ces arrestations, trente commis furent suspendus. Durant le week end, les forces de police et l’armée surveillèrent les gares parisiennes et on eut l’impression que le calme était revenu. Cependant, dès le lundi 15 mars 1909, les postiers arrêtés furent condamnés à six jours de prison ferme. Réunis en assemblée le soir, six cents postiers du Central télégraphique votèrent alors la grève, laquelle s’étendit d’abord aux autres services postaux parisiens, puis bientôt à ceux de province. Ceci dura jusqu’au 23 mars et la promesse du gouvernement de suspendre les projets en cours, de mettre en place des discussions ultérieures, de ne pas prendre de sanctions à l’encontre des grévistes.

Toutefois aucune des promesses du gouvernement Clemenceau ne fut tenue : 47 télégraphistes et ouvriers des lignes furent suspendus, 7 dirigeants syndicaux révoqués. Tant et si bien que le 11 mai, la grève fut de nouveau déclarée mais la masse des postiers, le Central télégraphique même, ne suivirent pas le mot d’ordre. Le gouvernement – soutenu par la presse et la population – à alors recours à l’armée pour remplacer les postiers pour pallier la paralysie du service postal. Certains sont révoqués, 228 le 12 mai, 313, le 15, au total 805 d’entre eux le furent. L’échec d’une motion contre le gouvernement à la Chambre des députés déposée par l’opposition socialiste puis d’un appel à la grève générale lancée par la CGT menèrent le mouvement à sa fin, prononcée en assemblée générale le 21 mai.

Les Chambres de commerce ont joué un rôle central pour pallier les interruptions. Elles ont établi des systèmes alternatifs de collecte et de distribution du courrier en accord avec le gouvernement. Les Chambres de commerce suivantes ont contribué à la distribution du courrier durant les grèves des postes de mai 1909 :

  1. Chambre de commerce de Reims :
    • Elle a été une plaque tournante importante pour les courriers destinés à des villes comme Paris, Nancy, Dijon, Lille, et Calais.
  2. Chambre de commerce de Paris :
    • Elle a installé un bureau de tri à la Place de la Bourse et utilisé des cachets oblitérants prêtés par l’administration des Postes, notamment le cachet « PARIS-DÉPART ». Elle a assuré la transmission de correspondances commerciales à d’autres villes.
  3. Chambre de commerce d’Épernay :
    • Mentionnée comme participant à l’organisation du courrier en collaboration avec celle de Reims.
  4. Chambre de commerce de Chalons-sur-Marne :
    • Elle a utilisé un cachet circulaire indiquant « Chambre de Commerce Chalons-sur-Marne » avec un caducée au centre.
  5. Chambre de commerce de Troyes :
    • Des lettres annotées « Chambre de Commerce Troyes » ou « aux soins de la Chambre de Commerce de Troyes » ont été identifiées.
  6. Chambre de commerce du Havre :
    • Elle a annulé les timbres-poste avec un cachet spécifique, mentionnant « Chambre de Commerce du Havre », accompagné d’un rectangle avec la date.
  7. Chambre de commerce d’Amiens :
    • Elle a créé un timbre spécial de 10 centimes pour assurer le service postal, utilisé conjointement avec le timbre-poste officiel entre le 12 et le 19 mai 1909.

Ces Chambres de commerce ont joué un rôle essentiel dans le maintien des services postaux, principalement pour les correspondances commerciales, en utilisant des solutions comme des cachets spécifiques ou des mentions manuscrites sur les plis.

Grève des postes : n°140 + 143 OBL CAD rect « Chambre de commerce du Havre 19 mai 1909“ sur lettre du 7ème échelon pour Chartres avec mention manuscrite d’acheminement « Chambre de Commerce de Chartres“.

La Chambre de commerce d’Amiens émit des vignettes spéciales, imprimées par l’imprimerie Yvert sur commande de la Chambre de Commerce durant la grève du 13 au 18 mai 1909. Elle étaient imprimées en feuille de 25 vignettes.

Amiens 1909

Ces vignettes à 10 c servaient à compenser les frais de la Chambre de Commerce. Le courrier fut le plus souvent acheminé vers Paris et est resté peu commun. Parfois cependant, il fut directement acheminé pour l’étranger. Ainsi en est il de cette lettre ci dessous où on voit cette vignette naturellement accompagnée de notre semeuse bleue.

Amiens 1909 : lettre
Affranchissement pour l’étranger à 25 c 15 mai 1909, Amiens à Dresde

Christian Henrisey,  Postiers en grève 1906-1909, 1995 – 267p
http://www.timbro.fr/fr/greves/5428-greve-de-1909-amiens.html
http://www.postiers.net/t2122-institut-dhistoire-sociale-greve-des-postiers-en-1909
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ves_des_PTT
Les grèves de 1909 ; lettres adressées à Epernay pendant la grève des postes de mai 1909
par Alain Jacquart et Bruno Melin https://www.philatelie-epernay.fr/IMG/pdf/les_greves_des_postes_de_mai_1909.pdf

Les ambulants de mobilisation

Les Bureaux Ambulants, créés en France en 1845, étaient chargés de trier le courrier collecté à la gare et le courrier de la boîte attachée au wagon. Ils utilisèrent trois types de cachets, différenciés selon qu’ils étaient utilisés de jour ou de nuit, soit un total de six cachets spécifiques.

Lors de leur création, les bureaux reçurent un cachet de 21 mm de diamètre avec un cercle intérieur de 13 mm (type 15), qui précisait dans sa couronne le nom de la ligne. En 1854, le cachet spécifique des bureaux ambulants fut créé, précisant le nom des gares de départ et d’arrivée de la ligne (type 15) et si le parcours de l’ambulant avait lieu de jour (cercle extérieur, octogone intérieur) ou de nuit (double cercle).

En juillet 1886, les lignes entrant en service reçurent un nouveau cachet de 23 mm de diamètre avec un cercle intérieur de 13 mm (type 18). Ce nouveau modèle fut distribué à tous les bureaux, bien que l’ancien modèle n’ait pas été retiré. Ici aussi, les cachets de jour et de nuit se distinguent par la couronne de nuit en double cercle et l’octogone de jour.

Un troisième type de cachet apparut en 1904 sur la ligne d’Angoulême, puis en 1912 partout : le cachet rond de 26 à 28 mm sans cercle intérieur, mais avec le même contenu. Là encore, le cachet rond de nuit était remplacé par un cachet octogonal pour les ambulants de jour, et là encore les anciens cachets continuèrent d’être utilisés.

Le 3 août 1914, par décret, « le service des chemins de fer passe entièrement sous l’autorité militaire, et l’ensemble des moyens de transport de tous les réseaux ferroviaires est affecté aux besoins militaires« . Cette situation dura jusqu’en 1919. Le pic de mobilisation se situa entre août et octobre 1914. Onze lignes furent alors réservées aux militaires, l’armée rendant progressivement l’usage des trains aux civils.

Le wagon postal des trains de transport de troupes devint un bureau « ambulant de mobilisation », occupé par des postiers civils réquisitionnés. Cependant, avec l’allongement de la durée des trajets, le travail des brigades de postiers fut divisé en sections, comme le montrent les oblitérations : 1/2/3 Son, pour 1ère section, 2ème section (tous les trajets) 3ème section (uniquement Bordeaux ou Brest vers ou depuis Paris, avec des temps de parcours pouvant aller jusqu’à 30 heures !).

Beaucoup de ces oblitérations n’ont été utilisées que pendant quelques semaines (d’août à octobre), mais certaines oblitérations ambulantes, sans nom de section, sont restées en service plus longtemps : Montauban à Limoges 1919, Nantes à Quimper 1921, Nice à Marseille jusqu’en 1920, Montargis 1928, Caen au Mans 1929, Soissons à Paris jusqu’en 1935.

Historique de la censure postale Roumanie-France (1916-1919)

A partir de la date de l’instauration de la censure en France, le courrier depuis et vers la Roumanie a été dirigé sur la route du Nord, les points de censure de ce réseau étant : Iași censure roumaine, Petrograd censure russe, Dieppe censure française.
Le 31/08/1916, la CICC (la Commission centrale de contrôle interministériel en France) décide de maintenir le contrôle postal pour la Roumanie, même si ce pays s’est rangé du côté des Alliés, la raison étant que la Roumanie n’avait pas encore de contrôle postal organisé et que de nombreux citoyens ennemis y vivent (au moment de la création de la censure roumaine et de l’internement dans des centres spéciaux de citoyens et étrangers). Voici les combinaisons des censures enregistrées jusqu’à présent :

– Direction Roumanie – France :

1) uniquement la censure russe, constatée dans la période de novembre 1915 à août 1916 (avant l’entrée en guerre de la Roumanie)
2) uniquement la censure française, situation constatée dans la même période : novembre 1915 – août 1916.
3) uniquement la censure roumaine de Iași , situation constatée au moins en sept. 1916 et après nov. 1917.
4) censure roumaine de Iași + censure française de Dieppe, combinaison constatée au moins en septembre-octobre 1916.
5) La censure roumaine de Iași + la censure russe d’Odessa ou de Petrograd est la combinaison la plus courante pour cette direction, car, selon les accords internationaux, les Français n’intervenaient pas sur le courrier déjà censuré par leurs alliés russes.
6) Censure roumaine de Iași + censure russe de Petrograd + censure française de Dieppe est la combinaison la plus rare. Les révolutions russes ont inquiété les alliés occidentaux, si bien qu’ils ont ignoré l’accord susmentionné et ont ordonné, en avril, un nouveau contrôle du courrier en provenance de Russie. Il semble que cela ne se soit produit qu’occasionnellement, par le biais de contrôles aléatoires, en particulier à partir de novembre 1917.

– Direction France – Roumanie :

1) uniquement la censure française, situation enregistrée entre novembre 1915 et août 1916.
2) seulement la censure roumaine, cette situation n’a été vue qu’occasionnellement, au moins entre août 1916 et janvier 1917.
3) Censure française à Dieppe + Bucuresti octobre à novembre 1916
Et censure française à Dieppe + Iași censure roumaine, situation plus rare, enregistrée au moins au mois de décembre 1916 et d’octobre-décembre 1917.
4) La triple censure française à Dieppe + censure russe à Petrograd + censure roumaine à Iași , est la situation la plus rare.

A partir de janvier 1919, la route sud a repris ses droits, via l’Italie, jusqu’en mai, le contrôle était effectué à Bologne, à partir de juin, il est a Bucarest et à Beaune (à la place de Pontarlier) à partir du 27 juin 1919.
La censure française a été suspendue le 15/8/1919 : toutes les correspondances extérieures entre la Roumanie et la France furent exclusivement censurées par les Roumains à Bucarest (jusqu’à son abolition en 1920) ou dans les nouveaux territoires.

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Cette enveloppe est passée à  Dieppe où la Commission de Contrôle a apposé son cachet ovale “OUVERT PAR L’AUTORITÉ MILITAIRE – 5” sur la bande de fermeture “CONTRÔLE POSTAL MILITAIRE” et sur les timbres.

Arrivée à Bucarest elle est contrôlée une nouvelle fois avec  le cachet postal rouge : BIUROUL DE CENSURĂ MILITARĂ * BUCUREȘTI-SCRISORI portant la date du 14 novembre 1916. 

Au verso on trouve le cachet rectangulaire : BUCUREȘTI POSTA CLĂ (couleur rouge, appliqué sur l’étiquette de fermeture de ILFOV DISTRICT/JUDETUL ILFOV) et le cachet à date de Bucarest du 15 novembre 1916.

CENZURAT CENZURA MILITARA BUCUREȘTI POSTA CLĂ

Grecu Dan-Simion, 1916-1919: Renaşterea Românescă, de la dezastru la împlinirea naţională. (sau Istoria văzută prin corespondenţe poştale). https://www.academia.edu/5521449/1916_1919_Rena%C5%9Fterea_Rom%C3%A2nesc%C4%83?auto=downlo

Notification des sommations et des commandements, des amendes et des condamnations pécuniaires

La notification des sommations et des commandements relatifs au paiement des contributions directes, des taxes assimilées, des amendes et des condamnations pécuniaires, était généralement effectuée par un porteur désigné, appelé porteur de contraintes.

Cette notification pouvait également être réalisée par le service postal, sauf dans les grandes villes. Les sommations et commandements étaient déposés par les percepteurs sans affranchissement et recommandés d’office. Pour les amendes et condamnations pécuniaires, les commandements étaient affranchis selon le tarif des avertissements des percepteurs, avec un droit fixe de recommandation pour les objets affranchis à tarif réduit.

Commandement, 22 février 1924,
affranchi à 1c (tarif d’avertissement des percepteurs) + 25c (recommandation)

Les commandements étaient ensuite regroupés par tournée de facteur, accompagnés d’un document appelé contrainte ou commandement original, et faisaient l’objet d’inscriptions collectives au registre 510 bis. Une étiquette gommée était alors apposée sur le document. Une contrainte ou un commandement original ne devait pas contenir plus de 15 sommations ou commandements. La réception et la distribution se faisaient au bureau d’arrivée, au carnet n° 513. La remise des sommations se faisait aux destinataires, à leurs proches ou à un voisin. Si la remise n’était pas possible, le facteur certifiait le fait et remettait la sommation à la mairie.
Contrairement aux sommations, les commandements ne pouvaient être remis qu’aux destinataires. En cas d’absence, ils étaient notifiés à la mairie contre décharge. Les commandements non distribués pouvaient être réintégrés à la poste dans les huit jours suivant leur réception, sans nouvel affranchissement, mais avec un nouveau commandement original inscrit au même registre n° 510 bis.

NAUD Louis, Précis de poste télégraphie et téléphone. (tome 1) janvier 1929. 
BAILLARGEAT Robert, Catalogue des timbres de France seuls sur lettre 1900-1949, Bertrand Sinais ed 1992

Le service de la Corse (poste maritime)

Dans la seconde moitié du XIXème siècle, l’État chercha à aménager non seulement administrativement mais aussi pratiquement la poste maritime française, tant par voie de commerce que par la voie des paquebots réguliers. Il faut dire que le retard envers la Grande Bretagne était tel que presque toutes les correspondances en provenance ou à destination d’autres continents empruntaient nécessairement les services maritimes britanniques, soit par « voie d’Angleterre » quand le courrier parvenait par Londres, soit par « voie anglaise » quand il embarquait sur un bâtiment britannique, à tel point qu’au moment de l’introduction du timbre poste en France, la poste maritime française se limitait à quelques lignes de vapeur en Manche et en Mer du Nord, ainsi qu’à la desserte de la Méditerranée. A partir des années 1860, de grandes compagnies subventionnées par l’État établirent des services réguliers entre la France et les autres continents.

Dès 1836 des liaisons régulières avaient été mises en place entre Toulon et Bastia et entre Toulon et Ajaccio, suivies en 1843 par des liaisons entre Marseille et Bastia et entre Marseille et Ajaccio. En août 1850 ces liaisons furent attribuées à des compagnies privées qui disposaient alors de Boites Mobiles. A partir de 1880 fut mise en place une nouvelle ligne, matérialisée par un nouveau cachet, « MARSEILLE, LIGNE DE … ».

Les mentions « Calvi, Ligne de Marseille » et « l’Île Rousse, ligne de Marseille » furent supprimées dès 1889. Par ailleurs, les lignes Nice et Corse vers Italie furent supprimées en janvier 1854, alors que « Ajaccio Ligne de Tunis » le fut en 1894. A partir de 1912 un cachet octogonal « Bastia » (salles 449) fut utilisé.

Bastia Ligne de Marseille 22 août 1910

Marseille Ligne d’Ajaccio 22 août 1910

Secteur postal 209 Ems 1923

La Rhénanie fut envahie à partir de 1923 jusqu’à 1925, après une décision arrêtée en novembre 1922. Les troupes françaises qui y étaient stationnées étaient la plupart du temps casernées. C’est en partie cette situation qui fit que le service postal militaire fut effectif jusqu’à la fin de l’occupation et ainsi, les secteurs postaux, qui avaient été adoptés durant la guerre, finirent par désigner non seulement les troupes auxquelles ils se rattachaient mais encore les lieux, localités, villes concernées par cette occupation.

L’Essentiel des renseignements est livré dans Stéphane STROWSKI, Les estampilles postales de la Grande Guerre, cependant, il arrive des surprises. Ainsi ce SP 209, inconnu de Strowski pour ce qui concerne l’occupation de la Rhénanie, lequel semble bien être d’EMS. Pour autant le texte ne semble pas annoncer de casernement mais une réquisition d’appartements meublés.. L’auteur témoignant de son ennui de la nourriture d’hôtel ! Ce secteur en 1914 était celui du bureau payeur du Bourget. Il servit de la même façon en mars 1915 à Belfort. Le SP a proprement parler fut créé en décembre 1916 pour les éléments stabilisés de la IIIème armée puis affecté aux « éléments non endivisionnés » du 2ème corps de cavalerie en janvier 1918.


CARTE POSTALE BAD EMS obl TRESOR ET POSTES * 209 * 1923

Incident de traitement du courrier

Lorsqu’un envoi a été confié aux services postaux et s’est retrouvé à un moment déchiré ou abîmé dans les locaux de l’administration, celle-ci reconditionne l’objet.

Soit le courrier peut encore circuler en l’état, dans ce cas l’administration applique une bande de fermeture destinée à cet effet et un agent « répare » donc le courrier avant de le remettre pour distribution ;  soit ce courrier est trop abîmé et dans ce cas, un préposé place d’abord ce courrier accidenté dans une enveloppe spéciale.

Ce fut le cas ici :

Libourne, 16 septembre 1924 pour le consulat de Suisse à Bordeaux.

Cachet Paquebot Lutetia

La convention postale universelle de Madrid d’octobre 1920 mentionnait dans son article 5, le point suivant : « les correspondances déposées en pleine mer dans la boîte d’un paquebot ou entre les mains des agents des postes embarqués ou des commandants de navire peuvent être affranchies au moyen des timbres-poste et d’après le tarif du pays auquel appartient ou dont dépend ledit paquebot. Si le dépôt à bord a lieu pendant le stationnement aux deux points extrêmes du parcours ou dans l’une des escales intermédiaires, l’affranchissement n’est valable qu’au tant qu’il est effectué au moyen des timbres-poste et d’après le tarif du pays dans les eaux duquel se trouve le paquebot.« 

C’est ainsi que la mention PAQUEBOT s’est retrouvée apposée, soit à la main, soit au moyen de la griffe du bateau sur les correspondances déposées à bord dans les boites mobiles ou remises aux mains des agents embarqués ou encore au bureau de poste.

Paquebot Lutetia- 23 février1922, cachet Lutetia paquebot