Carte d’économie de la Défense nationale

On trouve en vente dans le Catalogue Cérès « 199e Vente sur Offres du 20 Mai 2025« en ce moment ce document :

Contexte historique

Dès le début de la Première Guerre mondiale, l’État français est confronté à d’énormes besoins financiers pour soutenir l’effort de guerre. Pour y faire face, il lance plusieurs emprunts nationaux, dont les Bons de la Défense nationale. Ces titres de créance à court terme, émis à partir de septembre 1914, sont destinés à mobiliser rapidement l’épargne de la population et à fournir des liquidités à l’État afin de financer les dépenses militaires. Pour encourager la participation de tous, y compris les personnes aux revenus modestes, des outils spécifiques sont mis en place.

Qu’est-ce qu’une carte d’économie de la Défense nationale ?

La carte d’économie de la Défense nationale est un document distribué aux citoyens pour faciliter et encourager l’épargne en vue d’acheter un Bon de la Défense nationale. Véritable outil de collecte de l’épargne populaire, elle vise à démocratiser l’accès à ces titres de créance et à permettre à chacun, même avec des moyens limités, de contribuer à l’effort national. En ce sens, elle joue aussi un rôle de mobilisation patriotique, impliquant toute la société dans le financement de la guerre.

Fonctionnement

La carte d’économie se présente sous la forme d’un document imprimé comportant de nombreuses cases, généralement une trentaine ou une quarantaine. À chaque versement effectué par le citoyen, un timbre, un cachet ou une marque est apposé dans une case, attestant de la contribution. Ce système d’épargne progressive permet d’accumuler petit à petit la somme nécessaire, sans avoir à réunir d’un coup le montant total du bon. Une fois toutes les cases remplies (par exemple après avoir économisé 20 francs), la carte peut alors être échangée contre un Bon de la Défense nationale d’une valeur équivalente.

Bilan historique

Les cartes d’économies de la Défense nationale ont eu avant tout une portée pédagogique et symbolique, en diffusant l’idée d’épargne patriotique et en intégrant l’acte de souscription dans la vie quotidienne des Français, notamment parmi les familles modestes et les enfants. Leur impact financier réel est resté modeste à l’échelle des sommes colossales nécessaires au financement de la guerre : elles n’ont représenté qu’une faible part du total des emprunts nationaux. Toutefois, ces cartes ont permis d’impliquer symboliquement toutes les couches de la société dans l’effort collectif, donnant une dimension morale et civique à la mobilisation nationale.

Petite précision au passage : la carte a déjà été évoquée sur le blog Semeuse ! Un article du 24 août 2020, intitulé « À la guerre comme à la guerre », présente justement ce document, avec pas mal de détails historiques et une belle illustration à l’appui. Bref, rien de nouveau sous le soleil des collectionneurs : la preuve que ce genre de témoignage a déjà suscité la curiosité et l’analyse de passionnés bien avant nous.
Pour les curieux, il suffit d’aller jeter un œil par ici :
https://semeuse.blogspot.com/2020/08/a-la-guerre-comme-la-guerre.html

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